Les esquisses poetiques

Les mots n’en font qu’à leur tête, parfois.
Parfois un mot s’échappe, un mot plus rebelle, plus sauvage, plus fougueux.
Il se glisse par endroit, prend des libertés.
Certains le trouvent extravagant
ou mal à propos.
Oui c’est sûr.
Je ne peux pas dire qu’il ne vit jamais de bousculades.
Je ne peux pas dire qu’il soit insensible.
Non ça je ne peux pas le dire.
Mais sa sève impétueuse se redresse invariablement, se remplit de toute sa substance.
Si certains se sentent malmenés,
alors, ce mot sait être délicat
et sait s’en aller.
Il sait prendre l’allure d’un clapotis
délicieusement audible
à qui veut l’entendre.

Un instant
Une odeur
Chaleur
Goutte d’eau
J’aime
Je me sens 
Je te sens
Un instant
Animal, montagne
Ta peau
Donne naissance
A mes doigts
Tout au bout
Un voyage
Le creux de ma main
Un instant 
Palpite
Mon regard
En dedans 
En dehors
Mon âme amoureuse
Un instant chante 
Mes rêves silencieux

Ecoute

La fin d’une histoire
La fin de deux histoires
Une page se tourne puis deux
Mon cœur se tourne
A t-il aimé ? oui une fois puis, oui deux fois
Mon ventre silencieux une fois puis vivant deux fois
Mon ventre sait ce que mon cœur ne sait pas
Mon cœur a cherché la douceur et a trouvé la douleur une fois puis deux fois
Mon ventre a parlé, il a dit une fois puis deux fois
Trop de larmes dans mon cœur
Mon cœur, écoute mon ventre comme il est aujourd’hui
Comme il est plein comme il est rond vaste et dense
Comme il est forêt
Tout comme la forêt peut accueillir l’eau du ciel
Mon ventre peut accueillir tes larmes
Mon ventre fait ce que mon cœur ne fait pas
Mon cœur
Pleure
Et
Mon ventre
Ecoute

Il pleut
Sur un chemin
Je n’aime pas la pluie
La terre devient boue
Je m’arrête
J’ai froid
Sur le coté un arbre
Je n’ai qu’à me tourner
Je baisse la tête
Il me protège
Un peu
Je me sens mieux
Un peu
Il pleut toujours
Le temps passe
Je regarde la pluie
Je n’ai plus froid
Je rentre même sous la pluie
Un peu